Legacy challenge : génération 1 jour 44
Lundi.
Je ne me levais pas très en forme ce matin. Les soucis et le poids des années pesaient sur mes épaules.
Prendre mon repas avec Babette avant qu'elle ne parte au lycée me remonta un peu le moral.
Mais alors que je prenais les couverts sales pour aller les laver, je vis quelque chose par la fenêtre qui fit immédiatement retomber ma bonne humeur.
L'agent spécial Johnson était là, passant devant ma maison comme si de rien n'était. Je suis encore sous surveillance, malgré le temps qui passe. Combien de temps cela va-t-il encore durer ?
Comme les autres fois, je gardais cette information pour moi.
Lorsqu'Eliza se leva à son tour, nous décidâmes de faire un peu de jardinage ensemble. Les plantes poussaient vite ici. Le terrain doit être particulièrement fertile.
Une fois notre petite occupation terminée et comme nous n'avions rien prévu d'autre de particulier, je proposais à Eliza d'aller faire un tour en ville tous les deux.
Elle fut ravie de cette proposition.
Après nous être baladés dans les rues et avoir fait quelques boutiques, on décida de terminer notre balade dans un des bars de la ville.
Il était midi passé et on se dit que boire un petit cocktail (assez léger tout de même) ne nous ferait pas de mal.
Et comme nous étions les seuls clients, la bar-tender décida de venir s'assoir de notre côté avec un autre cocktail de son cru.
En souvenir de nos jeunes années, nous décidâmes d'aller danser, bientôt rejoints par d'autres clients. À cette heure-là, en pleine semaine il n'y avait que des personnes âgées ici. Un peu plus et on se serait cru dans un club du troisième âge !
On ne rentra que vers deux heures de l'après-midi. Eliza me signala alors qu'elle souhaitait reprendre l'écriture ; il s'agissait d'un scénario de film policier qu'elle avait appelé volonté de blesser.
De mon côté, je décidais d'observer un peu le ciel et les étoiles.
Lorsque Babette rentra du lycée, elle était un peu chagrinée. Elle n'avait pas eu la meilleure note de sa classe et elle en avait perdu l'habitude.
Du coup, elle se remit aussitôt au travail, histoire de s'assurer qu'au prochain contrôle personne ne la surpasserait.
Comment voulez-vous vous concentrer quand vous regardez votre téléphone portable toutes les deux minutes ? Ah ! J'ai un peu de mal à comprendre cette addiction. Probablement un fossé générationnel ! Je suis trop vieux pour ce genre de chose !
Un peu avant de préparer le repas du soir, j'allais voir Babette dans sa chambre. Il y avait un sujet dont je voulais lui parler.
- Tu sais, commençais-je, je ne suis pas éternel et les années me sont maintenant contées.
- Oh papa, tu me fais peur, répliqua-t-elle. J'espère que tout va bien !
- Oui, oui, je vais bien, répondis-je, mais je dois prévoir ce qu'il se passera quand je ne serai plus là.
- De quoi t'inquiètes-tu ? demanda-t-elle.
- Tu sais que j'ai un journal. Je souhaite que tu le reprennes quand je serais mort. Dedans, il y a toute ma vie, les bons jours comme les mauvais. Continue-le et passe-le à tes descendants.
- Oh ! Comme un journal de toute une famille ! J'aime beaucoup l'idée papa. Ainsi ceux qui suivront connaitront notre vie. Je te promets de le faire.
Très heureux de la réaction de Babette, je partis faire la cuisine pour le repas du soir.
Ce repas, au lieu de le prendre à table, nous le prîmes devant la télé. Je me demande si l'achat de cette télévision n'était pas au final une très mauvaise idée !